dimanche 18 juillet 2010

What a wonderful world

















Pour cette nouvelle chronique qui arrive après quelques jours de pause, je voulais parler des conditions météo new-yorkaises extrêmes qui m'ont fortement ramolli le corps et l'esprit depuis 72 heures. Mais finalement, on fera ça un autre jour. Aujourd'hui, j'ai envie de la jouer touriste en balade et de vous emmener dans quelques boutiques hallucinantes de Manhattan.
Je suis restée bouche bée devant le M&N's store de Times Square, avec un M&N's vert géant déguisé en statue de la liberté à l'entrée, des murs couverts de distributeurs de M&M's, des serviettes de plage M&M's et des jeux d'échecs M&M's. J'ai repéré, toujours à Times Square, un Toy's R Us avec une grande roue à l'intérieur. Attention, je vous parle d'une vraie grande roue, avec des vrais gens qui montent dedans ; à l'INTERIEUR du magasin...

Mais pour l'instant, le concept le plus improbable que j'ai croisé reste, à mes yeux, "American girl". Il existe trois grands magasins de ce genre aux Etats-Unis : à Chicago, à Los Angeles et à New-York, plus quelques succursales de-ci, de-là. C'est une boutique de poupées. Ou plutôt, LA boutique de poupées, qui fait la joie des petites Américaines et le désespoir de leurs parents. Rapport à leur portefeuille.
Pour commencer, votre enfant adorée - il faut bien admettre que les garçons n'existent pas dans ce monde rose bonbon - choisit sa poupée. Il existe plusieurs modèles, avec des couleurs de cheveux, d'yeux, de peau différentes. Personnellement, je les trouve toutes identiquement moches, voire un peu effrayantes. Une fois choisie Ruthie, Rebecca ou Julie (il y en a toute une flopée) et déjà délesté(e) de 95 dollars, vous laisserez votre fille décider si "sa" créature fera de la musique ou du sport (acheter le matériel en conséquence), aura ou non un animal domestique (idem)et portera plutôt des jeans ou des robes à fleurs. La plupart des vêtements existent généralement en taille poupée ET en taille enfant. Chic, les dollars continuent à défiler.
Le must des services se situe dans les étages ( 3 ou 4 en tout, je ne sais plus). Là, on trouve un hôpital pour poupées, dont le fonctionnement m'a échappé, je l'avoue. J'ignore si les soins pour American girl (lesquels ?) sont payants, dans ce pays où la santé se monnaie au prix fort.
En revanche, juste à côté, le salon de coiffure affiche clairement ses tarifs : 20 $ en moyenne pour une séance. Eh oui, ici, il y a des dames dont le métier est coiffeuse de poupées American girl. Elles ont des mini-sièges devant elles, où elles asseoient leurs clientes en plastique avec soin et où elles tressent, lissent, bouclent, chignonnent, enrubannent les cheveux synthétiques avec un serieux exemplaire, sous l'oeil inquisiteur des petites mamans qui ont passé la commande.
A ce stade, le budget est explosé, vous pouvez encore vous délester de 25 $ dans une photo souvenir mettant en scène votre choupinette et sa saleté de poupée. En priant pour qu'elle ne flashe pas dès la semaine prochaine sur la maison de Barbie grandeur nature de Toy's R Us.

Franchement, quitte à choisir, je préfère le plus modeste " Build-a-bear", à un bloc de là. Sur (seulement) deux étages, ce magasin laisse l'enfant choisir sa peau de peluche parmi un assortiment qui va du traditionnel nounours au dinosaure. Puis il faut sélectionner un coeur sonore, avec un message pré-enregistré ou à enregistrer soi-même. L'étape suivante est plus cruelle, je vous l'accorde : le pauvre Teddy bear est empalé prestement sur une machine à bourrer, puis cousu à grands coups de points de suture (sans anesthésie). Pour le guérir de ce traumatisme, il n'y a plus qu'à l'habiller et à l'accessoiriser. Tout est possible, du chaton déguisé en motard Harley Davidson (pantalon, blouson de cuir et lunettes de soleil), à la balle de base-ball customisée en tutu rose et tongues à paillettes.
En toute subjectivité, une peluche en tutu, c'est bien plus sympa qu'une poupée moche en plastique. Et ça revient beaucoup moins cher.

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