samedi 31 juillet 2010

Sounds of New York # 5

Victoire !
Même s'il manque les deux premières secondes, un petit bout de " A bell for every minute"...à la soixantième minute. Je ne sais pas si cette oeuvre est pérenne ou cédera la place dans quelques mois à une autre création sonore, mais là, vous entendez par exemple les cloches et tintements divers du City hall (la mairie), de Battery park, du Waterfront museum, de la Julliard school, de Union Square, de Central Park, de la Saint-Paul chapel...

Ring the bells or not ring the bells, that is the question



Aujourd'hui est un jour spécial pour au moins deux raisons. D'abord, parce que depuis que je suis arrivée, c'est la première fois que je dois mettre une chemise à manches longues pour prendre le petit-déjeuner dehors ! Si ma nouvelle colocataire fraîchement débarquée de la tout aussi fraîche France trouve qu'il fait bien assez chaud comme ça, j'avoue qu'après trois semaines de canicule, ces tout juste 23 degrés C du matin me paraissent un peu légers...
Mais surtout, ce samedi est LE samedi de Chelsea ! La fille des Clinton se marie en grandes pompes dans quelques heures, je vous en ai déjà parlé. Unes des journaux, reportages en boucle à la télé, c'est l'événement du jour dans l'Etat de New York. Je félicite les journalistes américains qui, avec les quatre uniques informations dont ils disposent (le budget, la styliste de la robe de mariée, le lieu et les noms de trois invités sur 500), tiennent l'antenne sans faiblir depuis des jours.
Pour apporter ma modeste contribution à cette journée parfaite, j'avais donc décidé de faire sonner les cloches de toute la ville en l'honneur des jeunes mariés. J'ai même fait une vidéo, qui aurait dû figurer ici. Mais les dieux de l'informatique en ont décidé autrement. Fichier trop lourd, impossible à charger, et pas moyen de couper les quelques secondes superflues, pour régler le problème. Je viens de passer deux heures sur la question et la réponse est : il n'y a pas de réponse.
Ce son que je vous livrerai (peut-être) demain constitue un vrai patrimoine immatériel. C'est une création installée depuis quelques mois sur la Highline. Cette ancienne voie ferrée aérienne le long de l'Hudson, en cours de réhabilitation depuis l'an dernier, devient LA promenade fleurie suspendue à la mode et propose sur son parcours plusieurs installations artistiques, dont celle du new-yorkais Stephen Vittiello.
Le concept de " A bell for every minute" est simple : l'artiste a enregistré les tintements de 59 cloches à travers tout New York, celles des églises, celles des écoles, celles des bateaux... A chaque minute un son retentit dans le grand hall gris aménagé sur la voie. A la soixantième minute, toutes les cloches sonnent de concert.
J'espère que vous pourrez profiter dans les heures qui suivent de cette joyeuse cacophonie...

vendredi 30 juillet 2010

Old good food blues # 1


Tandis que je me dilue dans d'innommables journées de fainéantise, je me demande si mon régime alimentaire ne serait pas la cause de cette soudaine apathie. Enfin, régime, façon de parler.
Depuis que je suis arrivée, j'ai déjà croisé une pizzéria casher qui proposait des pizzas aux pâtes et des pizzas aux frites. J'ai aussi déjeuné dans un "dinner" où on m'a apporté une grande carafe d'eau avec un morceau de concombre dedans. Ce n'était pas une négligence grossière de la part du cuisinier, c'est juste que comme ça vous buvez de l'eau parfumée au concombre. Bon.
La nourriture est à la fois partout et nulle part dans cette ville. C'est un rêve pour une gourmande comme moi. C'est un cauchemar pour une gourmette comme moi. Il est à peu près envisageable de manger correctement chez soi, après avoir acheté par exemple des tomates et de la fausse feta au coût exorbitant, avec du jambon qui a depuis longtemps oublié ses origines. En y mettant le prix on peut même s'offrir une french baguette à la saveur improbable, quand on n'en peut plus du pain de mie. En revanche je n'ai toujours pas trouvé de fromage blanc ou de faisselle.Si quelqu'un a une info à ce sujet, j'achète.
A l'extérieur c'est une autre histoire. Restaurants cosmopolites, "marchés" plus ou moins bios, delis plus ou moins achalandés, les aliments vous sautent au visage, les photos des plats vous montrent des monceaux de viande et de frites enduites de sauce brune luisante et sur toutes les cartes, le nombre de calories est indiqué, même pour un thé glacé. Ordre du maire de New-York. Cela permet de constater qu'il est très difficile d'absorber quelque chose en dessous de 700 calories dans cette ville. Ca vient peut-être aussi du fait qu'une portion, ici, équivaut quasiment à deux en France.
Maigre (?) consolation, j'ai découvert avec bonheur que mes pancakes favoris, ceux aux pépites de chocolat, étaient moins caloriques que la jolie salade composée de la page 2 au I Hop, la International House of pancakes, à trois rues de chez moi...

mercredi 28 juillet 2010

The Nothing day


Vous savez quel est le comble quand on est en vacances à New York ?
Ne rien faire. Voilà. C'est dit. Grasse mat', brunch devant la télé, bronzette et chaise longue dans le jardin. La statue de la liberté sera toujours là demain, l'expo Matisse au Moma aussi et aujourd'hui, j'avais mal aux pieds. Je voudrais bien vous y voir, vous, marcher des kilomètres tous les jours en pleine canicule. A un moment donné, une pause s'impose. J'aurais pu aller la faire à Brighton Beach mais quand on manque de courage, on ne se cogne pas une heure et demie de métro pour aller à la plage.
Les journaux disent que juillet 2010, avec (pour l'instant) 16 jours au-dessus de 90 degrés F, est le mois de juillet le plus chaud de tous les temps à New York. On en est à 81.8 degrés F de moyenne, du coup on bat le record de 1999, établi à 81.4 degrés F.
Alors j'assume. Même si depuis quelques jours, l'air est plus respirable, cette chronique sera sans doute la plus mollement creuse et inutile de toutes mes chroniques.
J'ai eu beau dépouiller les tabloïds du jour, rien à faire. Des scandales politiques, des faits divers sanglants, des décisions de justice... Côté baseball, les Mets ont battu les Cardinals de Saint-Louis 8 à 2, mais les Yankees se sont faits ramasser 4 à 1 par les Indians de Cleveland. Bon.
Hum.
Ah si, quand même. Il y a un sujet que les journaux populaires exploitent jusqu'à la trame.
Samedi, Chelsea Clinton se marie. Bah oui, je sais, en France on s'en fout mais ici, c'est la fille unique d'un ancien président et d'une actuelle secrétaire d'Etat. Et surtout, elle en a tellement fait pour rester discrète que ça promet d'être la cérémonie du siècle.
Selon les sources, 400 ou 500 invités (dont la célébrissime présentatrice TV Oprah Winfrey, Barbra Streisand ou encore Steven Spielberg) sont attendus samedi à Rhinebeck, une bourgade de 4000 âmes au nord de Manhattan. Les spéculations sur la robe de la mariée, qui devrait être une création de la styliste Vera Wang, alimentent les rubriques people. Et c'est à peu près tout. Ah non, j'oubliais le budget : 3.3 millions de dollars... Pour le reste, aucun détail ne filtre, le déroulement de ce "wedding day" est classé secret défense. Dans le Daily News, un habitant de Rhinebeck, ville définitivement placée sous contrôle, témoigne : " Ce mariage est tellement secret que même les gens qui sont censés être au courant ne sont pas au courant. Vous auriez plus de chance de découvrir qui a tué JFK."
Bon, on espère quand même que le fiancé, dont personne n'arrive à retenir le nom (pour info, c'est Marc Mezvinsky) a été prévenu...

PS : remerciement spécial à Malcolm, icône féline du Nothing day.

lundi 26 juillet 2010

Higher and higher




Manhattan est une île. La question pour une île, c'est de savoir comment faire tenir dessus des trucs, des choses et des machins, sans se retrouver les pieds dans l'eau à un moment donné.
En fait, les New-Yorkais ont solutionné le problème depuis longtemps. Ce qui ne tient pas l'horizontale est installé à la verticale.
Bon, là, vous me direz spontanément " gratte-ciels ". Et je répondrai oui. Mais pas que.
Imaginez que vous ayez une voiture à Manhattan et que vous vouliez aller jouer au golf.
Tout d'abord, c'est une très mauvaise idée d'avoir une voiture sur l'île ; le stationnement est hors de prix et les places sont rares le long des trottoirs, tous les bons guides touristiques vous le diront. Mais ils n'évoquent pas les parkings en hauteur. Attention, je ne parle pas des parkings à étages où on tournicote pour trouver une place. Je parle de voitures empilées en hauteur, en plein air, dans des sortes de palettes géantes.
J'ai observé ces ensembles improbables à plusieurs reprises dans divers secteurs de la ville, espérant voir apparaître le propriétaire de la Mercedes, celle tout au-dessus et au milieu du tas. Mais rien, pas un mouvement. Du coup, je reste sur ma faim. J'imagine que si le type de la Mercedes arrive, ce sont les employés du parking qui lui sortent sa voiture, en bougeant toutes les autres. Si quelqu'un a une autre explication plausible, je prends. En attendant, je ne désespère pas d'assister au spectacle d'ici la fin de mon séjour...
Si on part du principe que la Mercedes est à vous, le temps qu'elle arrive au sol après le déplacement de 125 autres véhicules, vous avez largement le temps d'aller soigner votre swing sur le quai 59, le long de l'Hudson. Ici, on est pas loin d'avoir les pieds dans l'eau pour de bon. La zone a été réaménagée, elle offre promenades, boutiques et activités sportives variées, comme ce golf...à étages. Je vous accorde qu'on n'y fait pas de parcours, on s'entraîne juste à taper dans la balle, sur quatre niveaux tout de même. Le quai est emballé dans un immense filet, lui-même protégé par un grillage et à travers toutes ces mailles, on aperçoit les joueurs, certains à plusieurs mètres de hauteur, balancer des pluies de balles de golf.
Et parfois un club. De rage peut-être ; parce que leur voiture est bloquée au milieu d'une palette géante ?

dimanche 25 juillet 2010

Sounds of New-York # 4



De pire en pire niveau qualité de l'image. Je me prends pour un paparazzi planqué derrière les rideaux... Mais il faut dire que ce son-là se fait de plus en plus rare à New York et que je courais après depuis plusieurs jours. Je remplacerai cette vidéo par une de meilleure facture dès que l'occasion se présentera.
C'est la petite musique des camions Mister Softee, les camions à glaces qui ont envahi l'Amérique à partir de 1956. Dans les séries télé, c'est généralement là que le jeune Billy disparaît, enlevé par un quelconque sadique, pendant que la mélodie tourne en boucle. Brrrr......
Bon, plus sérieusement, on croise toujours beaucoup de camions Mister Softee dans Manhattan, mais ils ne sont plus à la fête depuis quelques années. Apparemment, le maire de New-York, Michael Bloomberg, a demandé en 2005 à la compagnie de faire des efforts pour limiter les nuisances sonores dans les rues de la ville. Les camions pouvaient toujours musicoter (néologisme, oui, je sais), mais uniquement en roulant. Dans les faits, aujourd'hui, les Mister Softee de l'île sont muets comme des carpes, en mouvement ou pas. Sauf à Harlem, où la résistance s'est organisée, et c'est tant mieux.

Sounds of New-York # 3

Quand la ville gronde, ça peut venir des profondeurs. Le métro est l'antre de la bête qui sommeille dans le ventre de New-York. Et un rugissement n'annonce pas forcément l'arrivée d'une rame sur votre quai...

Avec mes excuses pour l'aspect lamentable de mes vidéos ; j'espère écrire mieux que je ne filme.

samedi 24 juillet 2010

Help me lost my way


Sur l'île de Manhattan, mon très défectueux sens de l'orientation est mis à rude épreuve. Oui, je sais, quand on regarde le plan du "borough", on dirait une feuille de papier quadrillé. Les avenues coupent les rues à angle droit sur environ 90% de la surface. Il n'empêche : à la sortie du métro, c'est à droite ou à gauche ? Quasiment systématiquement, je prends la mauvaise direction et je parcours un bloc avant de m'apercevoir de mon erreur.
C'est ennuyeux lorsqu'on sert de guide-aguerrie-qui-est-déjà-venue-en-2007. Encore toutes mes excuses à Sonia et Emilie, que j'ai fait tourner en rond (ce serait plutôt en rectangle en fait, mais ça ne veut rien dire) un certain nombre de fois dans la ville. Heureusement qu'elles étaient un peu mieux équipées que moi niveau GPS, elles ont pu limiter mes errances...

Cela dit, les errances, ça peut être bien aussi à Manhattan. Rien de tel pour découvrir les quartiers, en se laissant entraîner par le courant et le feeling. Mais pour fonctionner, cette façon de procéder doit respecter une règle stricte : interdiction formelle de regarder le moindre plan, ou même de s'arrêter pour compulser un guide touristique.
Car au bout de 20 secondes maximum, vous entendrez " Can I help you ?" ou "Need some help?" Et là, devant vous, un(e) New-Yorkais(e) affable, les yeux remplis de bonté et un sourire compatissant aux lèvres, sera prêt (e) à vous emmener jusqu'à votre destination pour peu que vous preniez l'air désespéré du touriste égaré.
Ca marche absolument partout, dans le métro, sur la 5e Avenue comme dans les hauteurs de Harlem. La gentillesse et la serviabilité des New-Yorkais dans la rue sont hallucinantes pour la Française que je suis. Je pense avec consternation à tous les touristes américains perdus quelque part en France à cet instant même, plantés sur un trottoir avec leur carte incompréhensible (tous ces centres historiques pleins de petites ruelles tordues...), frôlés par des autochtones trop pressés pour leur accorder un seul regard.
Ca marche aussi lorsque vous demandez en premier. Depuis mon arrivée, pour les raisons évoquées au début de cette chronique, j'ai interpellé un nombre considérable de gens, des hommes, des femmes, des vieux, des jeunes, des noirs, des blancs, des en costume, des en tatouage. Chacun a pris le temps de s'arrêter, de m'écouter balbutier ma demande et de m'expliquer patiemment la direction à suivre.

Le seul moment où le doute s'installe dans leurs yeux, c'est quand vous répondez " I don't know" à la question " Where do you wanna go ?"
Car si vous voulez vous perdre, la moindre des choses est de ne pas savoir où vous voulez aller. Le concept a semblé échapper hier à cette dame, près d'une bouche de métro de Times Square, alors que j'hésitais entre deux destinations et donc deux stratégies différentes. J'ai vu passer dans son regard une brève lueur, entre inquiétude et incompréhension. J'ai essayé de la détendre avec un sourire et un " It's OK, no problem", je ne l'ai pas sentie rassurée pour autant et elle a vite continué son chemin, dans un demi-haussement d'épaules.
Comme Jacques me l'a fait remarquer, quand on vient à New-York, c'est pour travailler, pas pour se laisser porter par l'air du temps. Ma situation de vacancière longue durée ici a quelquechose de décalé, dans cette ville où tout le monde a un but, où tout le monde va quelque part.
Afin de laisser les New-Yorkais remplir sereinement leur mission de bons samaritains, je promets donc désormais d'avoir toujours une adresse à leur donner quand ils voleront spontanément à mon secours. L'errance n'en sera peut-être que plus belle...

jeudi 22 juillet 2010

Naked New-York


Ah, Times Square ! Il y aurait tant à dire sur ce carrefour du monde, qui clignote comme dix mille sapins de Noel. J'y reviendrai dans une prochaine chronique, mais aujourd'hui, place à l'actualité. Un drame se noue sur Brodway : le Naked Cowboy est en danger !!!!
Alors pour mémoire, le Naked Cowboy, Robert Burck pour l'état civil, fait le show à Times Square depuis 2001, guitare en bandoulière et vêtu seulement d'un caleçon, de bottes et d'un chapeau de cowboy. Je ne l'avais pas vu en 2007 lors de mon premier séjour ici. Je ne l'ai toujours pas vu malgré deux passages à Times Square depuis mon arrivée. En tout cas pas en vrai (photo jointe sur ce blog signée Jacques Baudrier) ; mais dans les journaux, oui.
Car le poor lonesome cowboy n'est plus lonesome sur la place, figurez-vous. Depuis 2008, une actrice assez âgée pour être sa mère, Sandy Kane, lui fait des misères : en culotte et soutien-gorge étoilés, elle aussi en bottes et chapeau, elle aussi avec la guitare en bandoulière, elle s'est déclarée " Naked Cowgirl" et lui pique son boulot.
Le cowboy, qui a aussi le sens du business (il a déposé la marque et le costume en 2000), a donc décidé d'attaquer sa rivale en justice pour la forcer à aller se rhabiller. Mercredi et jeudi, le Daily news, le New York Post ou même le très sérieux Wall street journal en parlaient, comme des tas d'autres publications dans tous les Etats-Unis et au Canada.
Robert Burck, qui apparemment entend cultiver une image proprette et bon enfant, reproche à Sandy Kane de ruiner sa réputation : pendant qu'il salue les passants et leur serre la main avec un grand sourire, elle fait des doigts d'honneur pour les photos. Oh !!!! Et comme elle a des portraits de lui sur sa guitare et prétend avoir enregistré un duo avec lui selon le NY Post, il n'est pas d'accord. Pas d'accord du tout.
Surtout qu'elle n'a pas voulu signer la franchise qu'il lui proposait, comme l'ont déjà fait de nombreux apprentis naked cowboys et cowgirls, qui défendent fièrement les valeurs de leur maître et assurent sa retraite au passage.
Cette fois-ci, la guerre est déclarée, la lutte se poursuivra devant les tribunaux...

PS : si toi aussi tu veux devenir officiellement Naked Cowboy ou Naked Cowgirl, va sur le site de Robert Burck ! (Lien dans la colonne de gauche, rubrique "Deux ou trois petites choses")

Sounds of New-York # 2

Et les pompiers, sirène hurlante et klaxon en folie, fonçaient vers leur destinée...

Sounds of New-York # 1



New-York ne fait pas le même bruit que les autres villes. Petit florilège qui commence aujourd'hui, avec le métro, bien sûr.
Mon ami Jacques m'a fait remarquer que ces deux notes caractéristiques qui accompagnent la fermeture des portes sonnent comme du Gershwin. Un peu capillotracté, mais c'est pas faux : il y a du "Summertime" là-dedans !

PS : si vous n'arrivez pas à lire la vidéo, laissez un commentaire. Enfin, vous pouvez laisser un commentaire même si vous arrivez à la lire...

lundi 19 juillet 2010

Hot and cold

















New York en été est l'endroit idéal pour attraper une bronchopneumonie. De prime abord, le constat n'est pas évident, lorsqu'on sait qu'en ce moment, la température extérieure oscille entre 85 et 95 degrés. Fahrenheit, bien sûr. Enfin bon, la précision n'a pas beaucoup d'importance en fait, parce que dès qu'on descend dans une bouche de métro, on est très vite persuadé qu'il s'agit bien de degrés Celsius. Bienvenue en enfer... Avec une humidité ambiante oscillant entre 60 et 3000 %, on a un peu l'impression de passer sa journée dans un hammam. Ici, tout poisse, tout colle : les vêtements, la peau, les cheveux, les dollars ; même l'herbe de Central Park se tatoue sur votre corps si vous avez l'idée saugrenue de vous y étendre à la recherche d'une hypothétique fraîcheur.
La fraîcheur n'existe tout simplement pas à New York en été. Soit vous suez à grosses gouttes, soit vous gelez sur place à cause de l'air conditionné.
Car si la ville brûle jusque dans ses entrailles, ses habitants ont organisé la résistance à l'échelle américaine, pour tenir jusqu'à l'automne. Dès que vous poussez une porte, n'importe laquelle, la froidure vous saisit. La pellicule de transpiration qui vous recouvre uniformément se fige, votre tee-shirt trempé subit un phénomène de réfrigération spontanée et vous avez l'impression qu'on vous passe un bac à glaçons sur la nuque.
Les pires portes à pousser restent celles des rames de métro. Relativement vétustes dans l'ensemble - il pleut dedans quand il pleut dehors - ces dernières ont toutes un point commun : on pourrait y conserver sans difficulté les courses de la semaine. Le beurre sur la ligne D, la viande sur la B et le fromage sur la E...
Malheureusement à New York, le métro est indispensable pour se déplacer. Des quais de l'enfer aux rames de l'Antarctique, plusieurs fois par jour, la boucle est bouclée. Vous la tenez, votre bronchopneumonie. En ce qui me concerne, après une semaine, je commence à tousser salement et à me faire des amis au Duane Reade, le magasin "drugstore-pharmacy" à deux rues de chez moi. Il y a un rayon entier réservé aux sirops et cachets contre la toux, un pur bonheur.
Pour finir sur un clin d'oeil, je pense à toutes les fois où j'ai ronchonné au supermarché quand je passais en frissonnant devant les étals de yaourts et de viandes. Foutaises. Au Fairway, sorte d'hypermarché discount géant, tous les produits frais sont conservés dans la "cold room". A l'entrée, il y a des parkas en libre-service ; parce que de l'autre côté du panneau, il fait 34 degrés F, soit environ 1 degré C...
Un point de plus pour la bronchopneumonie.

dimanche 18 juillet 2010

What a wonderful world

















Pour cette nouvelle chronique qui arrive après quelques jours de pause, je voulais parler des conditions météo new-yorkaises extrêmes qui m'ont fortement ramolli le corps et l'esprit depuis 72 heures. Mais finalement, on fera ça un autre jour. Aujourd'hui, j'ai envie de la jouer touriste en balade et de vous emmener dans quelques boutiques hallucinantes de Manhattan.
Je suis restée bouche bée devant le M&N's store de Times Square, avec un M&N's vert géant déguisé en statue de la liberté à l'entrée, des murs couverts de distributeurs de M&M's, des serviettes de plage M&M's et des jeux d'échecs M&M's. J'ai repéré, toujours à Times Square, un Toy's R Us avec une grande roue à l'intérieur. Attention, je vous parle d'une vraie grande roue, avec des vrais gens qui montent dedans ; à l'INTERIEUR du magasin...

Mais pour l'instant, le concept le plus improbable que j'ai croisé reste, à mes yeux, "American girl". Il existe trois grands magasins de ce genre aux Etats-Unis : à Chicago, à Los Angeles et à New-York, plus quelques succursales de-ci, de-là. C'est une boutique de poupées. Ou plutôt, LA boutique de poupées, qui fait la joie des petites Américaines et le désespoir de leurs parents. Rapport à leur portefeuille.
Pour commencer, votre enfant adorée - il faut bien admettre que les garçons n'existent pas dans ce monde rose bonbon - choisit sa poupée. Il existe plusieurs modèles, avec des couleurs de cheveux, d'yeux, de peau différentes. Personnellement, je les trouve toutes identiquement moches, voire un peu effrayantes. Une fois choisie Ruthie, Rebecca ou Julie (il y en a toute une flopée) et déjà délesté(e) de 95 dollars, vous laisserez votre fille décider si "sa" créature fera de la musique ou du sport (acheter le matériel en conséquence), aura ou non un animal domestique (idem)et portera plutôt des jeans ou des robes à fleurs. La plupart des vêtements existent généralement en taille poupée ET en taille enfant. Chic, les dollars continuent à défiler.
Le must des services se situe dans les étages ( 3 ou 4 en tout, je ne sais plus). Là, on trouve un hôpital pour poupées, dont le fonctionnement m'a échappé, je l'avoue. J'ignore si les soins pour American girl (lesquels ?) sont payants, dans ce pays où la santé se monnaie au prix fort.
En revanche, juste à côté, le salon de coiffure affiche clairement ses tarifs : 20 $ en moyenne pour une séance. Eh oui, ici, il y a des dames dont le métier est coiffeuse de poupées American girl. Elles ont des mini-sièges devant elles, où elles asseoient leurs clientes en plastique avec soin et où elles tressent, lissent, bouclent, chignonnent, enrubannent les cheveux synthétiques avec un serieux exemplaire, sous l'oeil inquisiteur des petites mamans qui ont passé la commande.
A ce stade, le budget est explosé, vous pouvez encore vous délester de 25 $ dans une photo souvenir mettant en scène votre choupinette et sa saleté de poupée. En priant pour qu'elle ne flashe pas dès la semaine prochaine sur la maison de Barbie grandeur nature de Toy's R Us.

Franchement, quitte à choisir, je préfère le plus modeste " Build-a-bear", à un bloc de là. Sur (seulement) deux étages, ce magasin laisse l'enfant choisir sa peau de peluche parmi un assortiment qui va du traditionnel nounours au dinosaure. Puis il faut sélectionner un coeur sonore, avec un message pré-enregistré ou à enregistrer soi-même. L'étape suivante est plus cruelle, je vous l'accorde : le pauvre Teddy bear est empalé prestement sur une machine à bourrer, puis cousu à grands coups de points de suture (sans anesthésie). Pour le guérir de ce traumatisme, il n'y a plus qu'à l'habiller et à l'accessoiriser. Tout est possible, du chaton déguisé en motard Harley Davidson (pantalon, blouson de cuir et lunettes de soleil), à la balle de base-ball customisée en tutu rose et tongues à paillettes.
En toute subjectivité, une peluche en tutu, c'est bien plus sympa qu'une poupée moche en plastique. Et ça revient beaucoup moins cher.

vendredi 16 juillet 2010

Breaking news


C'est énorme. D'abord, j'ai cru qu'il s'agissait d'une pub, mais non. C'est un vrai papier, signé par Jose Martinez, dans le Daily News de jeudi.
Mesdames et mesdemoiselles, le soutien-gorge entre dans une nouvelle ère historique. Oui, je sais, comme ça, ça ressemble juste a un "wonderbra" de plus. Mais non. Car à la place de coussinets de rembourrage, ou de poches d'air à gonfler pour passer d'un 90 B à un 95 C, l'inventeur Paul Krasulja a placé des réservoirs. Qui peuvent accueillir "25 ounces" de liquide ( je ne sais pas combien ca fait en cl). Le modèle s'appelle d'ailleurs "Wine rack".
Donc, à toutes mes amies qui aiment le vin, si vous voulez vous balader tout en dégustant discrètement votre monthelie ou votre puligny-montrachet en pleine rue, au supermarché ou au coeur de la forêt, ce super soutien-gorge est fait pour vous. Vous pourrez siroter en toute élégance votre boisson, grâce à un petit tube relié au bonnet droit. M. Krasulja souligne par ailleurs que la pièce de lingerie est étudiée pour se dégonfler de facon uniforme, ce qui représente un avantage esthétique indéniable !... Et mine de rien, l'ensemble permet quand même de gagner deux tailles, pour la modique somme de 29,95 dollars.
Que les choses soient claires, je suis d'ores et déjà sur le coup pour récupérer la licence française.
En tant qu'ex journaliste émérite, je me dois de préciser pour terminer que M. Krasulja est spécialisé dans le cadeau idiot et déjanté. Sa compagnie, installée dans le New Jersey, s'appelle Baron Bob. Googlelisez ce nom, vous tomberez sur le site internet. Amusez-vous bien.

jeudi 15 juillet 2010

Take the A train


Quand j'étais petite, mon papa fredonnait en boucle les tubes de Nougaro. Il tapait du pied et secouait la tête en rythme quand les cuivres d'un big band invité chez Michel Drucker le samedi soir faisaient entrer un peu de Nouvelle-Orléans dans notre province bourguignonne.
Ca marque, forcément. Moi, j'ai grandi dans les années 80, mais mes idoles s'appelaient Ella Fitzgerald, Louis Armstrong, Duke Ellington et Billie Holliday. Un peu après, sont apparus dans ma vie Charlie Parker et Miles Davis, Dave Brubeck et Ray Charles ; dans ma chambre, les posters de l'Etalon noir ont cédé du terrain devant l'affiche du film de John Landis, The Blues Brothers. A un moment j'ai sérieusement inquiété mes parents, lorsque je leur ai annoncé que plus tard, je serais chanteuse de gospel dans une église baptiste aux Etats-Unis. Bref, vous saisissez l'idée. Une culture jazz-blues-gospel un peu plus developpée que celle de mes congénères du même âge, mais surtout un aimable fourre-tout musical, dont la qualite première était de me faire vibrer le corps et l'âme.

Tout ça pour vous dire que j'ai la chance inouie de pouvoir passer un mois et demi à Harlem cet été. Tous les jours depuis dimanche, je passe devant l'Apollo theater et je rêve d'avoir une machine à remonter dans le temps pour rencontrer, juste une fois, Ella, Billie ou Aretha. Tous les jours depuis dimanche, je prends le train A direction Downtown et Duke Ellington est avec moi.
Trop timide pour pousser seule les portes des clubs de jazz de Harlem, ou inquiète à l'idée de tomber dans une de ces boites formatées qui accueillent leur flot quotidien de touristes, j'ai la chance d'avoir pour guide l'ami qui m'héberge et qui, lui, est un "pur et dur". Grâce à lui, je pourrai désormais entrer sans appréhension au Lennox Lounge, "the" bar depuis 1939. Yannick Noah l'a d'ailleurs utilisé comme décor pour le clip de sa dernière chanson dédiée à Angela Davis.
Plus étonnant, je pourrai aussi frapper à la porte de l'American legion, quasimment en face de " chez moi". C'est de l'autre côte de la rue, c'est le même appartement, avec le même jardin à l'arrière, sauf qu'à la place d'une buanderie et d'une chambre, il y a un bar, quelques tables et les chaises qui vont avec. Et des musiciens, bien sûr, au milieu desquels vous êtes obligés de passer quand vous entrez. L'American legion, ce n'est pas à proprement parler un club de jazz. D'ailleurs, ses auorisations sont limitées et il ferme à minuit. Non, en fait il s'agit d'une association d'anciens combattants. Un peu comme la FNACA, finalement (spéciale dédicace à mes amis journalistes de la PQR qui ont perdu au tirage au sort et qui vont aller couvrir l'assemblée générale de la section locale ce week-end...)
Mais juste un peu. Et pendant que les patriotes francais croulent sur leurs jambes, ceux de Harlem frémissent au rythme du swing.

mardi 13 juillet 2010

Crying in the rain




Le mardi 13 juillet 2010 restera dans bien des mémoires de ce côté de l'Atlantique.
Dans la mienne d'abord, parce que j'ai essuyé mom premier orage à New York. Un ciel plombé, une chaleur étouffante, quelques gouttes de pluie éparses, puis, d' un coup, le déluge. Ici, même les averses sont démesurées.
Et ne croyez pas pour autant que les trombes d'eau ont rafraîchi l'atmosphère. Lorsque je me suis décidée à sortir de mon abri ( en l'occurrence une boutique Barnes and Nobles, grande chaine de librairie ici), après une bonne demi-heure d'attente (ou plus?), j'ai plongé dans un bain de vapeur, que j'aurai plutôt imaginé du côté des Tropiques ou de l'Asie. Quant à la stratégie consistant à piquer un 100 mètres jusqu'à la bouche de métro la plus proche, elle a pris l'eau... AU bout de 20 secondes, j'avais l'air de sortir de ma douche.
Mais je n'irai pas plus loin dans mes lamentations. D'abord parce que j'aime beaucoup les pluies d'orage et que j'ai adoré courir sous celle-ci. Ensuite parce que j'essaie de me fondre dans la masse. D'ailleurs ça commence à marcher, trois touristes égarés m'ont demandé leur chemin aujourd'hui ; même si je n'ai pas pu les renseigner, c'est un début ! Or donc (pléonasme), les New Yorkais, nombreux eux aussi à avoir été pris au dépourvu, n'ont pas semblé manifester la moindre contrariété devant cette agression soudaine de la nature. Stoiques sous les torrents, ils ont continué leur route, dégoulinant avec la plus totale affabilité sur les banquettes des rames de métro.

Il faut croire que dans leur mémoire à eux, ce n'est pas ce bain forcé qui fera date en ce triste mardi. Car aujourd'hui, Georges Steinbrenner est mort.
Drame national, ou en tout cas new-yorkais, incompréhensible pour le reste de l'univers. Depuis 1973, ce monsieur était "the boss", le patron des Yankees, l'équipe de base-ball la plus titrée de tous les temps. Et accessoirement une des deux équipes de New York, avec les Mets. Sous l'ère Steinbrenner, les Yankees ont gagné 7 fois le titre suprême. Alors, sur les chaines de télé, l'info tourne en boucle et les "envoyés spéciaux" sont sur la brèche. L'édition de l'après-midi du Daily News, avec 12 pages spéciales consacrées au sujet, pourrait quant à elle rapidement devenir un collector.
Franchement, le soleil ne pouvait pas lutter...

PS1 : on progresse du côté des accents. J'espère que vous appréciez ma prose, parce que les manipulations clavier sont vraiment très lourdes...

PS2 : mes propos hésitants sur la coupe du monde n'ont finalement pas été retenus par la dame du New York Times. Tant pis pour mon quart d'heure de gloire ! Pfff, ces journalistes... ;-)

lundi 12 juillet 2010

What a day suite...



Et encore quelques images. Desolee pour la presetation un peu inexistante, je debute dans le blog !

What a day






Ouf, on y est. Il manquera sans doute quelques accents pendant un moment, le temps que je dompte ce clavier qwerty qui me fait des "q" a la place des "a" et des ";" a la place des "m". Et qui donc ne comporte pas d'accent. Ici, les accents c'est seulement a l'oral.
Bref.
Dimanche, c'etait le 11 juillet. Et que se passe-t-il a New York chaque dimanche precedant le 14 juillet ? Eh bien a l'angle de la 5e avenue, sur la 60e rue, l'Alliance francaise fete le "Bastille Day". Pour une Beaunoise fraichement debarquee dans la Grosse Pomme, la premiere prise de contact fut donc tres " oh la la..."
(avec l'accent americain, SVP).
Au programme, beaucoup de crepes, souvent fourrees avec des trucs improbables, des macarons, du fromage, du vin, des livres en francais, des eclairs au chocolat et de la bonne vieille chanson francaise : Gay Marshall a chante Piaf et les Cancan dancers ont mene la revue. Un peu plus loin, la traditionnelle expo de Citroen, au milieu des caleches de Central Park et des yellow cabs, a fait causer les passionnes. Les New Yorkais etaient la...et les Francais aussi. les expatries se sont particulierement interesses a un petit stand qui ne payait pas de mine, alignant boites de Ricore, paquets de galettes Saint-Michel, carembars ou sirop Tesseire. Ca vous semble idiot ? Peut-etre, mais ces denrees basiques en France sont introuvables aux Etats-Unis, alors... Vive les cachous Lajaunie !!!!
Bon, je fais court car ce clavier qwerty est difficile a manier.
Le Bastille day n'etait bien sur qu'un evenement parmi d'autres en ce 11 juillet. Il y avait aussi, quelque part dans le monde, une finale de "soccer" entre Espagnols et Hollandais. Meme le New York Times s'en est preoccupe. Le journal avait depeche une de ses journalistes dans la 60e rue, pour recueillir les impressions de quelques frenchies sur le sujet. Allez savoir pourquoi, c'est sur moi que le micro-trottoir est tombe. Je n'ai pas encore eu le temps de voir l'article, mais mes reponses bredouillantes ont eu l'air de ravir mon interlocutrice...Du cote de Hell's Kitchen, plusieurs bars ont fait le plein, de supporters comme d'Americains juste contents de boire une biere fraiche en regardant evoluer 22 gugusses sur un terrain ; et apres le coup de sifflet final, tandis que des groupes d'"oranges" trainaient des pieds sur les trottoirs, les pro - espagnols ont mis l'ambiance, notamment a Times Square, ou un ecran avait ete installe pour la retransmission du match. Apparemment, cette coupe du monde a ete beaucoup plus suivie ici que la derniere. Ne serait-ce que pour des questions financieres d'ailleurs : en 2006, il fallait payer pour acceder aux chaines diffusant les matchs. Du coup, dans les bars, il fallait aussi payer pour avoir le droit de regarder. Cette annee, l'acces etait libre...
....
Aujourd'hui lundi, le decalage horaire a frappe a la porte. Avec une chaleur etouffante, la meilleure chose a faire est encore de rester enfermee a double tour, en attendant, peut-etre, de sortir pour une autre balade en fin d'apres-midi. A suivre...

mercredi 7 juillet 2010

J-3


Bonjour à tous et à toutes.
Aujourd'hui, ouverture officielle de ce blog dédié à l'été que je m'apprête à passer dans la Grosse Pomme écrasée par la chaleur. Si mes neurones ne fondent pas en cours de route, j'espère que j'aurai la motivation suffisante pour vous conter, jour après jour, mes tribulations new yorkaises. Moi, ça me force à écrire et c'est très bien. Vous, ça vous évite l'effroyable séance "diapo" à mon retour, et c'est très bien aussi.
Alors voilà, à J-3, la pression monte, parce qu'autant vous dire que je ne suis ABSOLUMENT PAS PRETE. Pour preuve, ce merveilleux tas de linge qui me tend ses manches frippées, espérant pouvoir intégrer ma valise avant le jour J. Une grosse partie devrait être du voyage effectivement. Repassée ? Joker !