lundi 19 juillet 2010

Hot and cold

















New York en été est l'endroit idéal pour attraper une bronchopneumonie. De prime abord, le constat n'est pas évident, lorsqu'on sait qu'en ce moment, la température extérieure oscille entre 85 et 95 degrés. Fahrenheit, bien sûr. Enfin bon, la précision n'a pas beaucoup d'importance en fait, parce que dès qu'on descend dans une bouche de métro, on est très vite persuadé qu'il s'agit bien de degrés Celsius. Bienvenue en enfer... Avec une humidité ambiante oscillant entre 60 et 3000 %, on a un peu l'impression de passer sa journée dans un hammam. Ici, tout poisse, tout colle : les vêtements, la peau, les cheveux, les dollars ; même l'herbe de Central Park se tatoue sur votre corps si vous avez l'idée saugrenue de vous y étendre à la recherche d'une hypothétique fraîcheur.
La fraîcheur n'existe tout simplement pas à New York en été. Soit vous suez à grosses gouttes, soit vous gelez sur place à cause de l'air conditionné.
Car si la ville brûle jusque dans ses entrailles, ses habitants ont organisé la résistance à l'échelle américaine, pour tenir jusqu'à l'automne. Dès que vous poussez une porte, n'importe laquelle, la froidure vous saisit. La pellicule de transpiration qui vous recouvre uniformément se fige, votre tee-shirt trempé subit un phénomène de réfrigération spontanée et vous avez l'impression qu'on vous passe un bac à glaçons sur la nuque.
Les pires portes à pousser restent celles des rames de métro. Relativement vétustes dans l'ensemble - il pleut dedans quand il pleut dehors - ces dernières ont toutes un point commun : on pourrait y conserver sans difficulté les courses de la semaine. Le beurre sur la ligne D, la viande sur la B et le fromage sur la E...
Malheureusement à New York, le métro est indispensable pour se déplacer. Des quais de l'enfer aux rames de l'Antarctique, plusieurs fois par jour, la boucle est bouclée. Vous la tenez, votre bronchopneumonie. En ce qui me concerne, après une semaine, je commence à tousser salement et à me faire des amis au Duane Reade, le magasin "drugstore-pharmacy" à deux rues de chez moi. Il y a un rayon entier réservé aux sirops et cachets contre la toux, un pur bonheur.
Pour finir sur un clin d'oeil, je pense à toutes les fois où j'ai ronchonné au supermarché quand je passais en frissonnant devant les étals de yaourts et de viandes. Foutaises. Au Fairway, sorte d'hypermarché discount géant, tous les produits frais sont conservés dans la "cold room". A l'entrée, il y a des parkas en libre-service ; parce que de l'autre côté du panneau, il fait 34 degrés F, soit environ 1 degré C...
Un point de plus pour la bronchopneumonie.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire