mercredi 4 août 2010

Stars and stripes



New York city a une propension assez incroyable à vouloir se souvenir. Dans le borough de Manhattan, les plaques et dalles commémoratives sont légion. On en trouve à l’entrée des églises, parce que la reine Elisabeth, le pape Jean-Paul II sont venus là. On en aperçoit sur les immeubles, parce qu’un artiste, un sportif, le bon docteur du quartier ont vécu là. On est cerné dans tous les monuments par des pans entiers de murs couverts des noms de généreux donateurs. On en a plein les yeux dans le hall du Madison Square Garden, dont le sol est formé d’une mosaïque d’ex-votos en tout genre. On est pris par l’émotion devant des centaines de cœurs en papier ou en céramique, de rubans ou de photos, accrochés sur une palissade au détour d’une rue, en hommage à un drame qui n’est pas forcément celui du 11 septembre. On s’attendrit à Central Park, devant les petites plaques métalliques apposées sur les bancs, aux messages parfois romantiques, parfois drôlatiques, souvent nostalgiques (7500 $ pour un banc de base, 25 000 $ pour un banc en bois rustique). On peut aussi avoir son pavé en granit ou en bronze à son nom, au bout de la grande allée du parc, si on fait un don pour sauver et entretenir les arbres (pour le granit, comptez 5000 à 25000 $, pour le bronze, 250000 $ et plus).

Sur les trottoirs, ces manifestations d’affection sont plus rares, mais elles existent. Los Angeles a son fameux «walk of fame ». New York, pour ce que j’en ai vu, a sa 135e rue, son Apollo Theater et son Canyon of heroes.
Les deux premiers sont – évidemment- situés à Harlem. Sur la 135e rue, entre la 8e et la 7e avenue, on croise de grandes figures du peuple noir, gravées dans le bronze : Malcom X, Marcus Garvey, David Dinkins… Devant l’Apollo, place au jazz et à la soul avec James Brown, Quincy Jones, Little Richard, Michael Jackson ou Aretha Franklin. Ma chère Ella a une plaque en chacun de ces deux lieux…
A la pointe de Manhattan, là ou débute Brodway, débute aussi le Canyon of heroes. Ici, point d’étoiles, mais de longues bandes inscrustées dans le ciment des trottoirs, rappelant tous les défilés donnés sur cette célébrissime avenue en l’honneur de personnalités aux profils variés. On y trouve pêle-mêle Charles Lindbergh, fêté le 13 juin 1927 pour son premier vol transatlantique en solitaire, le général Charles de Gaulle, président du gouvernement provisoire de la France, honoré à coup de serpentins et de confettis le 27 août 1945, ou encore les Yankees, portés aux nues le 10 avril 1961 pour leur victoire dans l’American League.
Le devoir de mémoire semble couler dans les veines de New York. Peut-être est-ce parce que tout va si vite dans cette ville au passé à peine composé ?

PS : pour adopter un banc ou un arbre de Central Park, lien sur le site du parc, colonne de gauche...

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