mercredi 18 août 2010

New York against me


Désolée, cette chronique de début (milieu...) de semaine a pris un peu de retard. Mais il faut dire qu'hier, il y a eu fâcherie entre New York et moi. Alors bien sûr, je n'ai pas vraiment eu envie de m'asseoir devant le clavier pour parler d'elle, encore et toujours. La diva est charmante tant que vous avez pour elle les yeux de la passion. Mais quand la fatigue est là, que votre attention se relâche, elle est impitoyable. Si vous n'y prenez garde, elle vous aggripe, vous engloutit et vous digère. Vous vous retrouvez englué dans sa moiteur et plus vous vous débattez, plus elle aspire votre énergie.
Le secret pour résister, est de ne pas résister. Les New Yorkais semblent l'avoir compris, imperturbables devant les pièges quotidiens que leur tend la ville, prompts à réorganiser leur planing en fonction des aléas rencontrés. Jusqu'ici, j'avais bien pris le rythme. Mais hier, tout s'est déréglé.

Une erreur de calcul m'a fait croire que je trouverais encore à Times Square la statue géante du baiser de l'infirmière et du marin (je sais, cette phrase est obscure, mais cliquez sur le lien colonne de gauche, ça ira mieux). Au bout du compte, je n'ai vu ni le baiser, ni même ce satané naked cow-boy, dont je commence à penser qu'il s'agit d'une légende urbaine.
A partir de là, New York s'est emparée de ma frustration et a fait de ma journée un enfer. Elle a pris soin de me faire attendre le métro de (très) longues minutes à chacun de mes déplacements. Les kiosques à journaux, delis, vendeurs d'eau fraîche et de glaces auxquels on se heurte habituellement toutes les deux minutes ont déserté mon parcours. Elle a placé sur ma route hésitante des zones de travaux, qui m'ont fait faire quelques détours malvenus ; le seul chantier que j'ai résolument traversé m'a valu une cheville tordue dans les gravats (rien de grave heureusement). Je ne suis jamais arrivée à Brooklyn, ma destination du jour.
Après avoir épuisé mon crédit "marche" de ce mardi dans de vains allers-retours entre rues hostiles et métro inhospitalier, je suis rentrée à l'appartement pour me casser le nez sur la porte intérieure du hall. Cette porte toujours ouverte était, pour une raison mystérieuse que seule New York connaît, hermétiquement close. J'en aurais pleuré.
La ville a pris un malin plaisir à me faire tourner en bourrique tout l'après-midi. Et moi, trop bonne, je n'ai pas photographié ses homeless couchés sur les trottoirs, ses immeubles en ruines, ses tas de sacs poubelles à l'odeur âcre empilés au coin des rues. J'ai passé sous silence les faits divers sanglants, les débats enragés, les témoignages désespérés qui font la Une des journaux. Comme Dorian Gray, New York exhibe aux passants son visage lisse et souriant. Mais il n'y a pas à chercher bien loin pour trouver sa part de noirceur.

Bon, j'arrête là les réglements de compte. De toute façon, personne n'a jamais prétendu que les New Yorkais vivaient à Bisounoursland. Et une ville parfaite serait profondément ennuyeuse et absolument insupportable.
Allez, promis, je vais tenter une réconciliation cet après-midi. Et puis, quelques jours d'éloignement nous feront du bien à toutes les deux.
Car oui, les chroniques new yorkaises prennent l'air. Des vacances dans les vacances : je pars 4 jours à la découverte de Québec et de Montréal. Une brève rencontre, dont je vous ferai part dans ce blog si vous êtes sages...

1 commentaire:

  1. ah je pense que tt ca est notmal!!et je pense aussi que quebec et montreal vont te donner un second souffle!!gros bisous!

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