mercredi 11 août 2010

Rats in my head



Il fallait bien une moche journée pendant ce séjour. Elle est arrivée. Fatigue intense, début de migraine, tête vide, un coup de soleil en trop j’imagine… Mais je ne suis pas là pour vous raconter ma vie et comme on dit certainement à Brodway, "show must go on".

Mon New York à moi vit surtout la journée. Dans ce New York diurne écrasé par la chaleur vivent mes amis les écureuils. Le « squirrel » d’ici n’est pas roux mais gris. Et à l’inverse de son cousin européen craintif et discret, il a visiblement totalement intégré l’être humain dans son environnement. A Central Park bien sûr, mais aussi dans n’importe quel endroit pourvu d’arbres, il vaque à ses occupations, sans prendre ombrage des tentatives d’approche des touristes, ravis de pouvoir le photographier sous le museau.
Les New Yorkais, eux, sont attentifs à un autre rongeur, plus « underground » : le rat.
Le nombre de rats dans la ville est une réelle préoccupation pour les autorités, qui doivent bien sûr assurer la salubrité publique. Le sujet est aussi vieux que la ville elle-même. New York voit rat, pense rat et même, contruit rat. Sur le Graybar Building, une des entrées de Grand Central, trois rongeurs métalliques montent à l’assaut de tiges symbolisant des amarres de bateaux ; les rosaces un peu plus haut représentent aussi des têtes de rats.
Sur les poubelles, des messages incitent à utiliser correctement les containers pour éviter d’attirer ces nuisibles ; dans les parcs, des panneaux rappellent que nourrir les pigeons, c’est aussi nourrir les rats. Et depuis quelques jours, le sénateur de l’Etat de New York, Bill Perkins, fait distribuer des fiches demandant «Have you seen a rat today ?»(*). Elles concernent d'ailleurs le nord de Manhattan, à partir de Harlem.
Côté statistiques, c’est le flou total. Je n’ai pas réussi à vous trouver un chiffre certifié. La légende urbaine veut qu’il y ait autant de rats que d’habitants à New York, soit environ 10 millions. Mais certaines estimations parlent de… 96 millions ! A l’inverse, d’autres évoquent une population autour de 256 000 individus. De quoi glacer le sang, surtout si on commence à se demander où est tapie cette masse grouillante.
Car en ce qui me concerne, je n’ai -pour l’instant- croisé que quelques spécimens de taille tout à fait normale dans le métro, exclusivement en contrebas, sur les voies. Ni plus ni moins que dans un autre métro d’une autre grande ville. Cela dit, j’avoue ne pas avoir erré en pleine nuit dans les parcs et les rues situées à l’arrière des restaurants !
Je confesse donc n'être encore, pour l'instant, qu'une vulgaire touriste, pour qui New York est de façon évidente...la ville des écureuils.

(*)Photo du formulaire Joe Schumacher.
PS : pour ceux que ça intéresse (et ils ont bien raison), deux ouvrages de Robert Sullivan, disponibles sur amazon.fr. Le premier en anglais : "Rats - A Year with New York's Most Unwanted Inhabitants" publié en 2006 ; le second en français, co-écrit avec Catherine Laléchère : "Rats : une autre histoire de New York", paru en 2009 en format poche (Payot).

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