mercredi 1 septembre 2010

Home, sweet home


Ce soir, je repars en France. J'ai un peu l'impression qu'en fait, j'habite ici et que je vais passer des vacances en Côte-d'Or. Mais je ne suis pas sûre que ce sentiment va persister longtemps... :-/
Pour autant je ne vais pas terminer ce blog abruptement, parce que j'ai encore deux ou trois choses à vous raconter et ça nous emmènera bien jusqu'au week-end.

Ma dernière chronique sur place sera consacrée à une jeune femme assez épatante qui s'appelle Stéphanie Calla.
Même si elle est née du côté belge de la frontière, Stéphanie Calla est française et a grandi en Meurthe-et-Moselle. Elle a travaillé dans la finance pendant 17 ans. Aujourd'hui, elle tient des chambres d'hôtes au 259 West, 132nd street à New York. A Harlem pour être plus précise.

Je ne vais pas entrer dans le détail de sa vie qui mériterait à elle seule un roman. Mais je veux vous parler de "La Maison d'Art" de Stéphanie, parce que je pense que c'est pour l'instant une des meilleures adresses pour effectuer un séjour à New York sans devoir faire un emprunt sur 10 ans. Le lien du site est dans la colonne de gauche, vous verrez qu'en partant à deux ou trois, ça vous coûtera moins cher que de prendre un hôtel... en France !

Propriétaire de son brownstone depuis 5 ans, Stéphanie Calla y a laissé beaucoup d'argent, placé beaucoup de rêves et vécu le pire. Maintenant arrive enfin le meilleur et elle le mérite amplement. Elle s'est retrouvée sans emploi il y a 2 ans, au coeur de la crise économique, criblée de dettes et avec un immeuble quasi vide lorsque ses locataires sont partis à la fin de leur bail.
Il y a des caractères qui reculent au moindre écueil, il y en a d'autres qui foncent droit dans la tempête. Stéphanie est plutôt de ceux-là. Après avoir logé pendant des années des New Yorkais ou des stagiaires en contrat dans la ville, elle a décidé d'accueillir les touristes et a investi le peu qui lui restait dans l'aventure. " J'ai oublié mes dettes. Je me suis détruite financièrement pour un moment", explique-t-elle. " Mais à mes yeux, ça valait la peine, il fallait que je prenne ce risque. En fait j'ai eu de la chance que tout cela m'arrive pendant la crise, parce qu'il y a eu beaucoup d'aides pour soutenir les petits créateurs d'entreprise et j'ai pu en bénéficier. Dans une période plus faste, peut-être que ce projet n'aurait jamais abouti."

Peu à peu, La Maison d'Art prend forme. Stéphanie soigne la décoration, individualisée, de chaque chambre ou appartement et peut compter sur un partenariat avec deux anciens locataires, des artistes qui exposent leurs toiles dans cette galerie inattendue. Elle se démène aussi pour organiser des "évenements" culturels une fois par mois environ. " J'ai envie que les gens viennent chez moi pour le concept, pour trouver cette touche artistique et cette décoration unique".

Mais la forme ne fait pas tout. Le fond est essentiel. L'âme de la Maison d'art se nourrit du dynamisme de sa propriétaire et de sa situation même, en plein coeur de Harlem.
Stéphanie Calla vit depuis 12 ans à New York et n'envisage pas d'accueillir des touristes du monde entier sans les informer sur la ville et ses habitants. " Je veux qu'ils séjournent ici comme des New Yorkais. Sinon, autant aller à l'hôtel. Je leur donne des adresses, je leur explique surtout comment fonctionnent les choses, à quoi ils peuvent être confrontés et comment ils peuvent réagir. Pour les Français et les francophones, c'est souvent un soulagement d'avoir affaire à quelqu'un qui parle leur langue et qui peut les guider. Mais je parle aussi un peu allemand, espagnol et italien...".

Et Harlem dans tout ça ? Des chambres d'hôtes dans ce quartier, il n'y en a pas tant. La réputation du "ghetto" fait encore parfois frissonner les étrangers - et même les taxis jaunes, qui préfèrent tourner entre Midtown et Upper East side !
" Je suis venue ici la première fois en vacances en 1990 et honnêtement, je n'étais pas fière... Puis je suis m'y suis installée en 1998 en famille. Je me suis prise d'affection pour Harlem, je suis très contente quand un projet voit le jour, quand on parle positivement du quartier. Il y a une grosse communauté africaine francophone, ce que j'ai beaucoup apprécié en arrivant, des restaurants super sympas... Ce que j'aime avant tout à Harlem, c'est le naturel des gens. Tout n'est pas rose, mais il faut aller au-delà des réputations. Et vous vous rendez compte que ceux qui vivent là sont comme vous...".

Donc voilà, comme vous vous en êtes certainement aperçu(e)s, j'ai été quelque peu rattrapée par mes antécédents journalistiques pour cette chronique. Je me désintoxique mais parfois, on ne peut pas éviter une rechute. Et puis ça en valait vraiment la peine. Je voulais vous donner au moins un bon plan "logement" à New York, je crois que je n'aurais pas pu trouver mieux. La Maison d'Art fêtera ses 2 ans en janvier et ne va pas rester confidentielle bien longtemps. Si vous cherchez une formule insolite, abordable, avec une foule de bons conseils, dans le super quartier de Harlem QUE J'AIME, n'hésitez pas une seule seconde.
Le site internet devrait évoluer dans quelques jours ou quelques semaines, gardez un oeil dessus !

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