jeudi 2 septembre 2010

Déchirure


Retour. Froid. Perdue. Peur.
Au moment d'embarquer jeudi soir, la play liste dans mon i-pod a lancé les Clash. "Should I stay or should I go?". J'ai failli faire demi-tour et monter dans un taxi direction Harlem, cheveux aux vent, comme dans les films américains. Je serais devenue résidente en situation irrégulière, j'aurais vécu de petits boulots payés au noir dans un pays rongé par la crise mais où tous les possibles restent envisageables.
Et puis je suis montée dans l'avion, je n'ai pas dormi, j'ai écouté mes compatriotes ronchonner sur le sandwich du soir, la clim', le plateau du petit déj', l'attente pour descendre de l'avion, l'attente pour passer la douane, l'attente pour récupérer la valise, l'attente pour arriver à la gare, l'attente pour voir s'afficher le numéro du quai du train et la mauvaise odeur dans la rame du TGV.
J'ai retrouvé ma campagne. Et ma petite Bridget qui ressemble à un rat blanc famélique et hirsute, après deux mois passés à gambader dans la nature sans penser à manger et à dormir. A la télé sur TF1, il y avait Master chef, une adaptation française de l'émission que j'ai regardée plusieurs fois cet été "là-bas". J'ai passé la nuit à me réveiller en sursaut en me demandant dans quel aéroport j'étais en transit. J'ai aussi acheté trois places pour un concert d'Ella Fitzgerald au Lincoln Center, ce qui n'augure rien de bon pour ma santé mentale.
Je suis tombée du lit ce matin. Il fait beau mais froid. Il faut que je change les pneus arrière de ma voiture et que je trouve un chargeur de batterie neuf pour rallumer mon portable éteint depuis le 12 juillet. Il faut que je voie tous mes amis et toute ma famille. Il faut que je trouve un boulot.

Et je pense à tout ce que je voulais encore vous raconter sur New York, mais le coeur n'y est déjà plus. Les pourboires et les prix hors taxes, les belles dames africaines en boubou devant les salons de coiffure de Harlem, les patineurs de Central Park, les pizzas de chez Arturo, la vue depuis le Top of the rock du Rockefeller center, les tours d'ascenseur gratuits au Mariott de Times Square...

Je vais quand même essayer de me motiver pour vous donner quelques conseils d'ordre pratique, histoire de faire mourir ce blog en beauté.
Le bon plan du jour sera un peu trivial, mais j'ai eu tellement envie d'aller aux toilettes pendant le voyage retour que je ne peux pas vous quitter sans vous parler des pauses pipi de New York. Les toilettes publiques n'existant pas vraiment, la question se pose de façon récurrente plusieurs fois par jour quand on visite la ville.
Tous les sites touristiques, musées, grands magasins sont équipés bien sûr, mais on n'est pas toujours à côté de l'Empire State building, du MoMa ou de Macy's.
Pour trouver des "restrooms" ou des "bathrooms", les guides conseillent souvent les Starbucks coffee ; on peut y aller sans rien commander. Mais attention, certains, surtout sur les riches avenues de Midtown, en sont dépourvus et il y a souvent la queue. Moins référencées mais très efficaces, les toilettes des librairies Barnes & Nobles sont généralement situées à l'étage "enfants". Il y a aussi les Whole foods market, des sortes de supermarchés avec toute une partie "salad bar" et plats préparés en libre service, un repère pour manger à peu près sainement dans ce monde de hamburgers ; et donc avec des toilettes tout à fait accessibles.
Mais le mieux, c'est de repérer dans votre guide le palace le plus proche...et de pousser la porte. Hilton, Waldorf Astoria, Mariott et j'en passe, personne ne vous dira rien. Baladez-vous dans les halls dégoulinant de marbre et enfoncez-vous dans les moquettes épaisses, repérez les toilettes et allez-y. Sans rire. Faire pipi au Waldorf Astoria, c'est quand même la classe. La Trump tower de la 5e avenue est aussi très sympathique. Faites juste attention : toutes les portes à tourniquet avec groom ne débouchent pas sur des halls d'hôtels. Certaines sont des entrées de résidences privées ; ou de banques. Dans ces deux cas de figure, votre envie pressante devra attendre un peu !

Rajout de dernière minute : j'avais oublié le must. Aller faire pipi...dans un commissariat. Ben oui,là-bas les gens considèrent que c'est leurs impôts qui paient les "precincts", et que donc ils ont tout à fait le droit d'aller aux toilettes chez les flics. Personnellement je n'ai pas tenté, mais l'ami qui m'en a parlé a assisté à la scène et aucun "cop" n'est intervenu pour stopper la chercheuse de restrooms qui l'accompagnait. Si vous allez à New York et que vous tentez le coup, tenez-moi au courant...

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